Virée dans les Côtes du Rhône Septentrionales

Publié le par du-vin-et-autres-curiosites

248777 10150215684754084 651194083 7070060 2069931 nQuand vous étudiez à Suze-la-Rousse et qu’un long week-end s’annonce, vous avez deux possibilités, soit vous rentrez chez vous soit vous décidez de profiter des trésors de la région. Pour le week-end de l’Ascension, on a fait le pont, du coup un petit comité de quatre vétérans de la dégustation s’est organisé pour aller visiter les Côtes du Rhône Nord.

Tout a été organisé tardivement mais les rendez-vous chez les vignerons sont pris et les chambres d’hôtes, réservées, contre tout espoir, la veille du départ. Rendez-vous vendredi matin 8h30 pour le départ.

Nous voilà tous les quatre sur l’autoroute que nous quittons après Valence. Le premier rendez-vous est fixé pour 10h30, nous prenons donc le temps de prendre un café à Cornas. Le vignoble, minuscule, perché sur la colline, est planté sur des terrasses escarpées pour offrir un paysage subjuguant. Le caveau d’Alain Voge est indiqué sur la droite mais nous n’avons pas pas le temps de nous y arrêter. Peut-être pourrons-nous y passer au retour ? Là nous filons direction Pont de l’Isère chez Alain Graillot. Nous arrivons pile à l’heure aux Chênes verts, il faut vraiment avoir envie de le trouver ce domaine, il n’est indiqué nulle part. Nous sommes reçu par Maxime, le fils, qui nous réserve un très sympathique accueil et nous fait visiter la cave avant de nous faire déguster les cuvées à même les fûts. Saint-Joseph 2010, Crozes-Hermitage 2010, Saint-Joseph Blanc 2010, les 2009, les cuvées spéciales, nous goutons à tout et les vins sont somptueux, fruités pour les uns, épicés pour les autres, les tanins sont soyeux, les bouches fraiches, nous sommes ravis jusqu’à ce que le vigneron nous annonce qu’il n’a quasiment plus rien à vendre. Très précieusement, nous nous partageons un carton de six Crozes-Hermitage blancs à quatre. C’est mieux que rien…

A 11h45, nous reprenons la route direction Chavanay. Les chemins de campagne sont bordés d’abricotiers et cerisiers qui croulent sous le poids des fruits. Petite halte rapide et hop, je chipe sur le sol trois petits abricots bien mûrs. Ils sont parés d’une peau orange teintée de rouge, c’est trop tentant. Nous traversons Tain l’Hermitage, depuis que j’en entends parler… il faudra s’y arrêter au retour et grimper jusqu’à la Chapelle. A 13h00, nous pique-niquons sur l’herbe, en bord de route mais nous ne trainons pas, à 14h00, nous avons rendez-vous au Domaine Cuilleron. Nous sommes reçus au caveau par une charmante jeune femme qui nous présente une vingtaine de vins. Des Vins de Pays aux Côte-Rôtie, en passant par les Condrieu, les Saint-Joseph et même le Condrieu liquoreux, nous dégustons quasiment tout. La dégustation est très intéressante et les explications de notre hôtesse passionnantes. Le temps file à une vitesse vertigineuse, nous devons vite repartir, nous avons déjà pris du retard. La dame du caveau nous souhaite une bonne dégustation et nous prédit que nous allons nous régaler car le confrère chez qui nous nous rendons fait du très bon.

Nous nous dirigeons sur Ampuis au Domaine Gerin. A 15h45, nous sommes reçus au caveau et nous commençons par la dégustation qui s’en suivra de la visite de la cave. Nous dégustons toutes les cuvées, vin de pays 100% Viognier, Condrieu 2009, Côte-Rôtie « Champin le Seigneur » 2007. Et puis surprise, on nous fait déguster deux vins du Priorat. Comment est-ce que ces vins espagnols ont pu se perdre au milieu des CDR septentrionales ? On nous raconte alors l’histoire folle, le projet culoté de trois vignerons qui ont créé le Trio Infernal. Voilà, c’est l’histoire de trois passionnés, de trois amoureux qui ont décidé de tout miser sur le terroir, sur un sol composé uniquement de schiste et d’argile hautement élevé en oxyde de fer qui apporte au vin concentration et fraîcheur. La présence d’un microclimat sous l’influence de la Méditerranée permet d’exprimer l’équilibre parfait des vins. Le Grenache et le Carignan sont les cépages rois, la Syrah les accompagne à moindre mesure. Le projet lancé en 2002 par trois vignerons de la Vallée du Rhône donne naissance à un nouveau vignoble au cœur de la vallée du Priorat où l’on fait des vins à la personnalité de cette région. Nous dégustons les cuvées Trio Infernal N°1/3 2006 et Riu 2008. C’est ici que nous remplissons le coffre de la voiture.

Avant de quitter le vignoble nous nous lançons dans l’ascension des coteaux où mûrissent les baies de Syrah. Ca n’en finit pas de grimper. Nous nous baladons dans les hauteurs de l’Appellation Côte-Rôtie exposées plein sud. Le vignoble est perché bien haut et les ceps alignés sur des pentes verticales pouvant dépasser les 60%. Il faut pratiquer l’escalade pour vendanger sur de tels sentiers. La vue est époustouflante, sans fin et tout en bas, c’est le Rhône qui structure le territoire. Nous commençons à fatiguer, il est temps de regagner notre chambre. Nous roulons dans les terres reculées à la recherche du petit lieu dit « Le Briat », ça fait bien longtemps que le GPS a jeté l’éponge.  Mais à notre arrivée, c’est une bâtisse de 1902 entièrement rénovée qui nous accueille. Notre hébergement pour la nuit a des airs de château hanté, je sens que je vais adorer cet endroit. Une bonne douche s’impose avant d’aller diner dans l’auberge du village. Le retour se fait à pieds sur les chemins parsemés de pierres éclairés à la seule lueur des étoiles et est ponctué de cris, de fous rires et de chevilles qui se tordent à chaque pas.

Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner royal, nous quittons le Clos du Ruisseaux et poursuivons notre virée viticole pour gagner le Domaine des Sept Lunes. Ensuite, c’est au Domaine Coursodon que nous faisons notre dernière halte. J’adore leurs vins, les Saint-Joseph blancs et rouges sont somptueux.

Allez, il est temps d’aller visiter Tain-L’Hermitage ! Ben non, on va pas pouvoir finalement, le ciel s’est profondément assombri et est devenu menaçant. L’orage gronde puis éclate laissant échapper des sons tonitruants. Nous avons à peine le temps de gagner le véhicule à toute hâte. Nous ne monterons pas jusqu’à la Chapelle et n’irons pas non plus chez Voge, mais tout de même, on vient de passer deux jours de rêve… 

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P
<br /> Génial, je viens de le lire!!!tu as très bien résumé tous ces bons moments!!Gros bisous<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Ça donne envie!<br /> <br /> <br />
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